again and again and again

Hier soir: première expérience de "c'est pas facile d'être un artiste!". Mathias, notre cher chef de quatuor vocal nous avait trouvé un plan pour chanter dans un bar "depuis le temps qu'on répète, je pense qu'il est temps qu'on se confronte au public, on en a besoin pour redonner du punch!". Mais il ne nous avait pas dit à quel point la confrontation serait intense...Nous voilà tous les quatre, arrivant comme des fleurs dans un PUB enfumé, rempli de gens qui parlent très fort, dont certains commencent à être sérieusement attaqués. Une petite pinte pour se donner du courage, on sait déjà que ça va pas être facile, d'autant qu'on a pas de micro. Naïvement je me dis que quand la musique va s'arrêter et qu'on va commencer à chanter, les gens vont baisser un peu le ton et nous écouter... Mais oui Mathilde! tout à fait! Et nous volerons tous dans les airs sur des moutons bleus à la laine faite de barbe à papa!..

"I love coffe I love tea! I love the Java Jive and it loves me tudum tudum tudum " "ouaiiiiis, Jean yves tu peeeeeeeeux me passer mon sac steuuuuup! Jt'enculeuuuuu! Oh saluuuuuuut ça vaaaaaa? ça fait longteeeeemps! etc." Et nous avons chanté quatre chansons comme ça, sans parvenir à capter plus de 5 personnesà la fois. A la fin, nous chantions pour une table... C'était comment dire? un peu dur...non! pas facile...non! humiliant...presque! L'horreur absolue...ouais c'est ça! Nous nous sommes donc rassis, en nous contentant des maigres applaudissement de la table qui avait eu la chance de capter quelques unes de nos notes. Après deux autres pintes: "et puis merde! on les emmerde! venez on va chanter dehors!" "ouais!! t'as raison dehors pour noël, comme dans les films américains" Alors on est sortis, en désepoir de cause, pour trouver un public. On avait eu peur de se tromper, peur que ce soir trop court, peur de mal faire les nuances, mais nous n'avions pas pensé au public, s'il n'y en avait pas, ben on avait l'air con. Heureusement, dehors, on a rassemblé une trentaine de personnes à force de chanter. A la fin c'était l'ovation, ils en redemandaient! Alors on a dû refaire deux fois les même mais c'était pas grave, c'était magique! Donc ça nous a reboosté! Finallement, c'est pas facile mais c'est génial d'être "artiste". On était tous dans le froid, rassemblés par le chant...ah...!

Cette soirée aurait été parfaite si je n'avais pas croisé la route de... je vais l'appeler Jimmy...ça lui fera plaisir s'il lit ça un jour. C'était celui que je m'attendais à croiser tous les jours sauf ce jour là. Je me suis dit "oh jimmy!" (heureuse) et "oh jimmy!" (putain je suis dans la merde..). On a commencé par boire un verre dans un bar, il s'est fait virer du bar parce qu'il a  envoyé chier le barman. Puis dans un autre. On s'est dit des choses...d'amour, on s'est embrassé, inévitablement. Puis on est reparti chacun de notre côté. Et comme une conne (si si c'est le mot! il faut savoir que c'est pas la première fois que je fais ça!), arrivée dans ma voiture, j'ai pris le chemin pour aller chez lui. C'était ouvert. Je suis rentrée, il n'était pas arrivé. Je suis allé aux chiottes et pendant que j'y étais, il est entré. ah tu te sens pas bête dans ce genre de situation. Je suis sortie discrètement

_ je vais me faire engueuler je vais me faire engueuler...

_Ah! t'es là? Je vais mettre le cd. Tu veux qu'on sorte après?

- Ouais, tu veux qu'on danse?

Et on a dansé dans la cuisine. On s'est dit qu'on ne serait jamais ensemble, sauf quand moi j'aurais 40 ans (ce qui voudra dire qu'il en aura 53). J'ai dormi là bas...Comme une conne... Je crois que ça ne peux pas vraiment évoluer, mais dans le doute je craque chaque fois, on ne sait jamais... De toutes façons, personne d'autre ne me fait vibrer à ce point là alors bon, pour une fois que je me sent vivante, même si c'est dur...merde quoi! fuck!